Notes sur l'Espace Public
Comment se tissent les liens si familiers entre l’homme, les choses et la réalité du monde ?
Comment montrer ces réseaux parfois si fins qu’ils en deviennent imperceptibles ? Comment faire de l’objet ou de l’espace quotidien, si quotidien qu’il en devient anonyme et que pourtant on frôle sans cesse, une expérience différente en établissant de nouvelles relations.
Je regarde la tasse, blanche, lisse et banale, elle n’existe pourtant qu’en relation avec la table sur laquelle je l’ai négligemment posée, avec la soucoupe, la cuillère, la bouche. Un objet n’existe pas seul au monde, les choses ne sont, que parce qu’elles entrent en relation avec ce qui les entourent. Ainsi dans les intervalles entre les objets, le monde et l’homme, peuvent se glisser des fragments d’émotions, d’images ou de récits. J’existe aussi par ce rapport que j’établis avec l’autre, avec le monde et les choses. Je recherche alors à partir d’un morceau concret de cette réalité, des chaises, des outils, un éléphant, des histoires, une architecture… À développer une autre dimension, à offrir un surplus de sens, à agrandir un détail, à mettre en relation ces « choses » avec un contexte hors de leur usage habituel. Faire acte d’augmentation : Donner à voir, à ressentir, un autre mode d’échange et de communication en augmentant le réel.
Ce désir de saisir et d’agrandir nos relations à la réalité à partir d’éléments quotidiens m’a poussé à explorer et à expérimenter d’autres échelles, d’autres terrains du réel qui mettent toujours en jeu des modes de communications spécifiques (un café, au théâtre, se déplacer dans la fonctionnalité de l’espace urbain : places…). Ainsi la question de départ est devenue : Comment habiter le quotidien, comment continuer à habiter la planète, quels sont les liens qui se créent entre l’Urbain et les individus ? Les projets d’art public offrent une autre possibilité de comprendre et d’enrichir les expériences de la relation homme/monde. Je pars également de l’architecture existante, elle joue le même rôle que l’objet d’usage, elle est ma zone de contact pour développer et augmenter une autre réalité : une bouche d’aération, des cheminées, un parking, deviennent des lieux avec lesquels je peux dialoguer, créer des échos avec d’autres situations, délimiter des zones d’échanges. Je cherche aussi à l’intérieur de l’espace public une possibilité d’augmentation. Cette possibilité est redoublée et peut s’enrichir parce que cet espace implique une dimension sociale et que l’usager, le spectateur, le passant, peuvent entrer en relation avec les éléments que je mets en avant. Il n’entre pas seulement dans un espace de contemplation, mais dans une zone de relation, que je respecte en tenant compte du site, de l’architecture et de ceux qui y vivent. Il doit s’instaurer une relation réciproque entre mes préoccupations et le contexte. Il s’agit de créer des lisières d’expériences, des conditions de passages d’émotions et des façons d’êtres en contact avec l’environnement, à partir de ce qui est existant. Ce qui m’importe alors est de laisser sentir des possibilités multiples d’habiter les espaces, faire d’un lieu quotidien un territoire d’échanges toujours à renouveler, et peut-être d’émerveillement où chacun pourra établir et éprouver sa manière particulière de frôler l’espace quotidien si réel et pourtant toujours à demi oublié.
Comment se tissent les liens si familiers entre l’homme, les choses et la réalité du monde ?
Comment montrer ces réseaux parfois si fins qu’ils en deviennent imperceptibles ? Comment faire de l’objet ou de l’espace quotidien, si quotidien qu’il en devient anonyme et que pourtant on frôle sans cesse, une expérience différente en établissant de nouvelles relations.
Je regarde la tasse, blanche, lisse et banale, elle n’existe pourtant qu’en relation avec la table sur laquelle je l’ai négligemment posée, avec la soucoupe, la cuillère, la bouche. Un objet n’existe pas seul au monde, les choses ne sont, que parce qu’elles entrent en relation avec ce qui les entourent. Ainsi dans les intervalles entre les objets, le monde et l’homme, peuvent se glisser des fragments d’émotions, d’images ou de récits. J’existe aussi par ce rapport que j’établis avec l’autre, avec le monde et les choses. Je recherche alors à partir d’un morceau concret de cette réalité, des chaises, des outils, un éléphant, des histoires, une architecture… À développer une autre dimension, à offrir un surplus de sens, à agrandir un détail, à mettre en relation ces « choses » avec un contexte hors de leur usage habituel. Faire acte d’augmentation : Donner à voir, à ressentir, un autre mode d’échange et de communication en augmentant le réel.
Ce désir de saisir et d’agrandir nos relations à la réalité à partir d’éléments quotidiens m’a poussé à explorer et à expérimenter d’autres échelles, d’autres terrains du réel qui mettent toujours en jeu des modes de communications spécifiques (un café, au théâtre, se déplacer dans la fonctionnalité de l’espace urbain : places…). Ainsi la question de départ est devenue : Comment habiter le quotidien, comment continuer à habiter la planète, quels sont les liens qui se créent entre l’Urbain et les individus ? Les projets d’art public offrent une autre possibilité de comprendre et d’enrichir les expériences de la relation homme/monde. Je pars également de l’architecture existante, elle joue le même rôle que l’objet d’usage, elle est ma zone de contact pour développer et augmenter une autre réalité : une bouche d’aération, des cheminées, un parking, deviennent des lieux avec lesquels je peux dialoguer, créer des échos avec d’autres situations, délimiter des zones d’échanges. Je cherche aussi à l’intérieur de l’espace public une possibilité d’augmentation. Cette possibilité est redoublée et peut s’enrichir parce que cet espace implique une dimension sociale et que l’usager, le spectateur, le passant, peuvent entrer en relation avec les éléments que je mets en avant. Il n’entre pas seulement dans un espace de contemplation, mais dans une zone de relation, que je respecte en tenant compte du site, de l’architecture et de ceux qui y vivent. Il doit s’instaurer une relation réciproque entre mes préoccupations et le contexte. Il s’agit de créer des lisières d’expériences, des conditions de passages d’émotions et des façons d’êtres en contact avec l’environnement, à partir de ce qui est existant. Ce qui m’importe alors est de laisser sentir des possibilités multiples d’habiter les espaces, faire d’un lieu quotidien un territoire d’échanges toujours à renouveler, et peut-être d’émerveillement où chacun pourra établir et éprouver sa manière particulière de frôler l’espace quotidien si réel et pourtant toujours à demi oublié.